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Waleed Al-Husseini : "En France, j'ai vu l'islamisation à l'œuvre" - le point


Blogueur emprisonné en Cisjordanie pour blasphème, cet athée alerte dans "Une trahison française" contre la montée de l'islamisme. Entretien.



waleed al husseini

Vous êtes né à Qalqiliya, en Cisjordanie, au sein d’une famille musulmane conservatrice, pieuse, mais modérée. « Dans une société comme la mienne, on ne choisit pas sa religion » écrivez-vous...

C’est l’islam populaire et héréditaire qu’on reçoit en héritage. Mais je n’aime pas utiliser le mot « modéré », parce que les musulmans, dans leur globalité, n’ont pas encore atteint ce stade. Un islam modéré supposerait une religion qui se pratique entre les fidèles et leur Dieu de façon verticale, et non pas une religion qui cherche à imposer le jeûne ou des tenues liberticides pour les femmes. En France, on utilise le terme de « musulman modéré » pour les différencier des radicaux et redorer l’image de l’islam. Mais c’est à mon sens une supercherie, car le croyant pratiquant ne peut transgresser les fondements de la charia, qui relève de la vérité absolue. Selon la doctrine musulmane, les paroles du prophète doivent être scrupuleusement respectées, le Coran est l’œuvre de Dieu et il est interdit d’y ajouter ou d’en supprimer une seule lettre, et Dieu ne reconnaît que l’islam, le reste relevant de la mécréance. L’islam étant ainsi un et indivisible, on ne peut pas parler de musulmans modérés.  


Quel a été l’élément déclencheur qui vous a amené vers l’athéisme ?

Ca a commencé par des interrogations, car en Palestine, l’islam et le Coran sont enseignés à l’école. J’étais d’ailleurs le premier de ma classe en « culture islamique » (rires). Un cours sur « est-ce que l’être humain à le choix ou est dirigé par une force ? » m’a énervé, car selon le « mektoub » ou « destin », tout serait écrit d’avance. Or si Dieu a déjà tout décidé pour nous au moment de notre conception, l’homme perd tout libre arbitre. Mon professeur de Science islamiques tenta de m’expliquer que l’homme est maître de ses choix dans ce qu’il connaît, mais dirigé dans ce qu’il ignore. Alors que je lui demandais d’être plus clair, il m’ordonna de faire la prière et de demander pardon à Dieu de l’avoir blasphémé !

Quand vous arrivez à l’université arabo-américaine de Zababda, vous expliquez être « areligieux », mais vous n’avez alors pas le courage de le revendiquer. Pourquoi ?

Je n’étais alors pas athée, j’étais juste retiré de la religion. Je n’en avais parlé à personne au lycée parce qu’il y avait la peur et la pression de l’entourage. Mais à la fac, l’ambiance semblait différente. Lors d’une soirée très arrosée, j’ai annoncé à la cantonade que je ne croyais plus à l’existence de Dieu. Soudain, un silence de mort. « Waleed, tu es saoul ! Arrête de boire », m’a conseillé un ami. Et c’est là que mes ennuis ont commencé... Il faut se méfier des apparences. Même en France, il y a beaucoup de musulmans qui peuvent boire de l’alcool, mais ne tolèrent pas la « déviance ». C’est pour ça que je n’aime pas le terme « modéré ». Car de toute façon, dans les fondements de l’islam, il n’y a pas de modération. On est entièrement musulman ou on ne l’est pas.

Etudiant, vous avez aussi lu « Pour en finir avec Dieu » du biologiste Richard Dawkins, pape des athées...

Après avoir lu Dawkins, j’ai décidé de plus m’appuyer sur la science que sur la religion. La sourate Hud 11 nous dit ainsi que « c’est Lui qui a créé les cieux et la Terre en six jours, alors que son Trône était sur l’eau ». Or, si Dieu était tout-puissant et hors des lois de la nature, pourquoi aurait-il besoin d’un fauteuil pour se reposer ? En s’asseyant dans le fauteuil, il obéit à la gravité et aux lois de la physique, et ne peut donc flotter sur l’eau. La contradiction est évidente. De même, alors que le Coran nous révèlerait un « miracle scientifique », la Sourate Yas 38 explique que « le Soleil court vers un gîte qui lui est assigné ».  Ainsi, même jusqu’à aujourd’hui, des imams saoudiens ou qataris continuent à affirmer que la Terre ne tourne pas autour du Soleil ! Il y a une vidéo célèbre d’un cheikh saoudien (https://www.youtube.com/watch?v=R8o9Ieq6sno) qui explique que si la Terre tournait vraiment, un avion ne pourrait jamais atterrir en Chine. En 2015 !


« En vertu des actuelles lois internationales, je pourrais porter plainte contre Mahomet pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, vols, viols, pillages et destructions. Le Prophète serait condamné pour esclavagisme, commerce illicite d’êtres humains, pédophilie, misogynie et racisme envers les non-musulmans » écriviez-vous dans « Blasphémateur ! ». N’est-ce pas de la provocation ?

Il faut bien sûr remettre Mahomet dans le contexte de l’époque. Mais aujourd’hui, au XXIe siècle, une partie des musulmans les plus radicaux, les salafistes, veulent revenir au temps des « premiers compagnons » et imposer à la société les mêmes règles et modes de vie qu’il y a 1400 ans. Ils regardent notre monde d’aujourd’hui avec les yeux d’hier. De la même façon, si on regarde hier avec les yeux d’aujourd’hui, on pourrait effectivement poursuivre Mahomet pour crimes contre l’humanité. On ne peut pas, en tout cas, assurer de nos jours que Mahomet est la meilleure création, le meilleur homme qui n’ait jamais existé. Ce n’est plus la norme ! On ne peut pas tuer, violer les femmes et les faire captives. Il est vrai que lui avait toujours l’ange Gabriel à ses côtés pour lui octroyer une fatwa autorisant ce genre d’exactions...


Vous dites que les apostats de l’islam sont plus menacés que les athées occidentaux qui critiquent l’islam comme toutes les religions. Pourquoi ?


Un athée ex-musulman est considéré comme un traître, un renégat qui selon la charia mérite décapitation. Alors même que je n’ai jamais choisi l’islam de mon plein gré, puisqu’il m’a été imposé à ma naissance ! Mais ce qui pose surtout problème aux musulmans, c’est que l’apostat maîtrise la langue du Coran, qu’il sait lire entre les lignes et connaît très bien son ancienne religion. Il est d’autant plus menaçant qu’il sait de quoi il parle. Toutes les traductions du Coran – que ce soit en français, anglais ou toute autre langue – sont édulcorées et lessivées. En Français par exemple, « nikah » devient « mariage ». Alors qu’il faudrait traduire ça par « baiser » ou « niquer », c’est à dire une copulation dans le cadre marital. De même, quand le Coran parle d’égorgement ou de décapitation, il y a des termes beaucoup moins lourds que dans la version arabe. Alors que l’objectif de la version originale, c’était de terroriser les ennemis de l’islam.


Le 2 novembre 2010, vous êtes arrêté dans un cybercafé à la demande de l’institut égyptien Al-Azhar, parce que vous teniez en secret une page Facebook nommée « Ana Allah »...



C’était une parodie des sourates, un pastiche des versets coraniques où j’ai par exemple écrit « Si on te donne du whisky, bois-le au nom de Dieu et proposes-en pur, sans le mélanger au soda ». En imitant le Coran, je voulais juste prouver par l’absurde qu’il suffisait d’un peu d’habileté pour inventer un nouveau Livre saint. J’y évoquais aussi le mariage de Mahomet avec « une fillette de neuf ans du nom d’Aïcha », sujet hautement sensible... Dans le Coran, on nous explique qu’Abraham a détruit les statues des idoles et a dit à son peuple : « si ces statues représentaient vraiment des dieux, ils se seraient défendus ». Pourquoi accepte-t-on ce scénario chez les uns et le refuse-t-on pour nous? Si moi je critique le Coran, pourquoi Allah ne se défend-il pas lui-même?


Pour cette page Facebook, vous avez passé dix mois en prison. L’Autorité palestinienne n’est pourtant pas l’Arabie saoudite...

Ce n’est pas textuellement la charia. Mais la constitution fait référence à la loi islamique. Dans tous les pays arabes – sauf le Liban-  qui ne pratiquent pas littéralement la charia comme en Arabie Saoudite, la constitution s’inspire quand même de l’islam. C’est une source de la loi. On ne peut pas légiférer d’une façon contraire.


On vous a même accusé de faire partie d’un complot international visant à détruire l’islam...


Chez beaucoup de musulmans, il y a cette idée que les non-musulmans sont jaloux de la seule vraie religion et que le monde s’est ligué contre eux. Le complotisme est omniprésent : complot français en Algérie, complot américain en Syrie, complot du 11 septembre,  complot de Charlie Hebdo... Il y a des gens qui gobent tout le conspirationnisme à la Thierry Meyssan. Mais pourquoi tout le monde envierait-il l’islam ? Pour ses découvertes scientifiques ? Parce que les pays musulmans représentent la pointe de la modernité ?


En tant qu’athée, vous dites : « je respecte les croyants, mais je hais leurs chefs et l’idéologie qu’ils prônent ». Pourquoi ?


Vous pouvez croire ce que vous voulez, même que la Terre est plate. C’est votre droit. Mais ne venez pas m’imposer votre croyance ! Et ne venez pas l’enseigner aux enfants et l’affirmer dans les programmes scolaires. Je respecte la foi de chaque individu, mais je suis contre l’idéologie qui veut imposer ça à la société entière. Prenez le voile islamique. Je suis contre, non pas parce que c’est un vêtement traditionnel ou qu’il s’agit d’une question de liberté de choix. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de liberté quand il s’agit d’esclavage. Et le hijab est un symbole de l’islam politique.


Mais en France, toutes les sociologues montrent que les femmes portant le voile, y compris le niqab, le font de manière volontaire...

Il y a une liberté pour elles en France. Mais ce n’est pas un choix dans des pays musulmans où les femmes perdraient leur famille si elles ne portaient pas le voile. Le problème de l’islamisme ne se limite pas à une question de gouvernement et de lois, mais imprègne la société.



En France, il y a un débat entre experts pour savoir c’est la religion ou un nihilisme social qui pousse les djihadistes. Mais pour vous, les mosquées sont les principaux fournisseurs des terroristes...


Pourquoi y a-t-il des djihadistes en Egypte, en Syrie, en Irak ? Pourquoi des terroristes viennent du Koweït,  l’un des pays les plus riches du monde ? Et pourquoi les seuls qui commettent ces attentats sont-ils des musulmans ? Il n’y a aujourd’hui dans le monde qu’une seule religion qui rend licite l’assassinat de ses opposants, qui quand elle est au pouvoir bafoue les droits de l’homme, et qui refuse toute critique. Et ne venez pas me parler de néo-colonialisme ! Les Algériens se réfugient derrière le fait que la France a colonisé leur pays, mais ils oublient qu’ils ont d’abord été colonisés par les Arabes. Les guerres islamiques seraient ainsi des conquêtes légitimes, alors que les autres guerres relèveraient de la colonisation, des croisades et de l’occupation. De même, les Palestiniens n’ont jamais été arabes. Nous parlons l’arabe car nous avons été occupés par l’islam comme au Maghreb. Mais aujourd’hui, la Palestine sert de carburant à la haine musulmane à l’égard de l’Occident et nourrit la théorie du complot. Tout ça renforce l’islam comme ciment. Il faut bien avoir conscience que l’idéologie djihadiste est une part de l’islam. Si on se trouve sans cesse des excuses, on n’avancera jamais. Il faut comprendre la vraie motivation des terroristes !


Plutôt que l’islamophobie, le vrai danger est selon vous « l’athéophobie »...


Ce terme d’ « islamophobie » a été imposé par une frange de l’islam politique qui s’est inspiré du Crif. On a décalqué l’antisémitisme, avec l’idée de relier une religion à une race. L’objectif étant de faire taire ceux qui critiquent la religion.  En France, on en arrive ainsi à un stade où toute critique de l’islam est assimilée à de l’islamophobie. On oublie aussi que dans les pays musulmans, les laïcs sont victimes d’une double peine : ils subissent à la fois les dictatures et les religieux. Les dictateurs ont d’ailleurs versé dans la surenchère islamique pour séduire les musulmans. Prenez l’exemple égyptien. Après la défaite de l’Empire ottoman, les nostalgiques du Califat ont fondé la confrérie des Frères musulmans en 1928 et ont commencé à ré-islamisé la société. Nasser, plutôt laïc et allié aux communistes, a réprimé les Frères musulmans qui se sont réfugiés en Arabie Saoudite. Celle-ci, alliée aux Etats-Unis, a eu peur de l’expansion du bloc soviétique. Elle a donc réinjecté les Frères musulmans dans la politique égyptienne pour neutraliser le nassérisme. Sadate, successeur de Nasser, les a soutenus d’une façon indirecte en leur laissant le champ social libre pour contrôler le peuple. Les islamistes ont fini par le tuer en 1981. Le problème, c’est qu’on a décrété une laïcité sans démembrer et détricoter le fondement religieux qui a repris le dessus en Egypte, mais aussi en Turquie ou en Tunisie. De même, dans la cause nationaliste palestinienne, il n’y avait pas de religion au départ, car c’étaient des athées. L’Algérie, normalement, est elle aussi pays laïc. Mais, depuis sa maladie, Bouteflika a ordonné la réinstauration des cinq prières à la radio et télévision d’Etat, la réintroduction de l’éducation islamique à l’école, et il est en train de construire à Alger la troisième plus grande mosquée dans le monde pour plaire aux islamistes et couper l’herbe sous les djihadistes.


Dans votre nouveau livre, vous dénoncez avec virulence une « trahison française ». Pourquoi ?


Quand je me suis réfugié en France, je pensais trouver un havre de paix, de tolérance et de laïcité. Mais je suis tombé des nues, car j’ai vu l’islamisation à l’œuvre. J’ai alors fondé le conseil des ex-musulmans de France pour défendre la laïcité. Car je suis inquiet pour la France, pays des Lumières. Et pour l’instant, il n’y a pas de solution miracle. J’ai par exemple donné une interview à Chatelet. Une personne est venue pour me dire que j’écrivais des « mensonges sur l’islam ». Je lui demande s’il a lu mon premier livre. Il me répond : « je n’ai pas besoin de le lire, je sais que derrière vous, il y a des sionistes ». Que faire face à ça ? Je critique une, ou plutôt une cascade de trahisons car une partie importante de la classe politique française s’efforce d’ignorer les dangers de l’islamisation, et compose avec les islamistes pour des intérêts électoralistes. Parmi ces trahisons il faut également souligner celle de certains médias qui désinforment à dessein et qui laisse progresser l’islamisation déguisée…


L’islam ne serait-il pas compatible avec la République ?


Si on prend la conception de l’islam présentée par les islamistes, c’est-à-dire les adeptes de l’islam politique, l’islam et ses textes sacrés seront l’œuvre de Dieu et ne peuvent pas se soumettre à une quelconque loi terrestre. Les idéologues de l’islam politique poussent même vers une identité musulmane. Une identité qui ne peut se dissoudre dans une géographie. Dans les pays à majorité musulmane, les islamistes mènent la guerre contre les idées patriotiques car elles donnent une identité politique basée sur la citoyenneté et l’appartenance à un pays structuré dans un état-nation en totale opposition à l’identité islamique revendiquée par les islamistes. L’islam politique est une idéologie qui rompt avec tous les concepts politique de la modernité : la Nation, la République, la Démocratie, le Citoyen… Ainsi, on constate que la charia revendique une suprématie par rapport aux lois de la République.   Pour répondre à cette question, je me réfère au discours des islamistes eux-mêmes. Par définition, l’islam est l’œuvre de Dieu et ne peut se soumettre à une quelconque loi terrestre, soutiennent-ils. C’est la première incompatibilité. Ensuite, les idéologues affirment que l’islam est un marqueur identitaire, et la nationalité est un marqueur géographique. Partant de ce constat, ils soutiennent que l’identité ne peut se dissoudre dans la géographie, et rejettent l’intégration du musulman dans la République. Ainsi, on constate que la charia revendique une suprématie par rapport aux lois de la République.



Vous décrivez une « colonisation de l’islam » en France. Mais n’utilisez-vous pas les mêmes arguments que l’extrême-droite ?

Pas du tout. Comme je vous ai dit, les ex-musulmans connaissent parfaitement les ambitions politiques et les objectifs idéologiques des islamistes de leur ancienne religion pour les avoir fréquentés et à cause desquels ils ont fini par quitter l’islam lui-même. Donc quand je décris la « colonisation islamistes islamique en de la France », je le fais en connaissance de cause. Ce n’est pas pour rien que cette colonisation fournit des centaines, voire des milliers de djihadistes enrôlés par Daech et autre Al-Qaïda. D’ailleurs, les idéologues du « djihad planétaire » comptent sur cette colonisation pour recruter. A l’inverse, l’extrême-droite surfe sur ce thème et en fait un fonds de commerce électoraliste. Une simple comparaison permet de lier la progression de l’extrême-droite dans les urnes à la percée islamiste dans le pays. La finalité n’est donc pas la même et l’extrême-droite a besoin de l’islam politique pour croitre. Il lui donne des arguments et représente une locomotive des idées rétrogrades. N’étaient – il pas ensemble


Vous êtes réfugié politique en France. Ne craignez-vous pas l’essor d’un racisme contre les personnes d’origines musulmanes ? Et, en tant qu’athée, n’avez-vous pas non plus peur d’un réveil identitaire catholique ?

Pour la première partie de votre question, je pense que la société française reste tolérante et ouverte, même si des irruptions sporadiques de racisme peuvent inquiéter. Mais pour mieux comprendre ce phénomène, il faut chercher les raisons de ce racisme. Pour moi, il s’agit en grande partie d’une réaction naturelle de ses auteurs face à ce qu’ils ressentent comme un sentiment d’insécurité culturelle et réelle une agression. D’ailleurs, les personnes d’origine musulmane qui ont quitté l’islam, ou celles qui pratiquent leur foi de façon verticale sans vouloir l’imposer, ne font l’objet d’aucun racisme. Seuls les islamistes, qui revendiquent et affichent leur religion suscitent le rejet.

Partant de ce constat, le réveil identitaire relève de la même problématique. Autrement dit, mettre un terme à l’islamisation de la France empêcherait ce réveil identitaire catholique. D’où mon combat pour le renforcement et la sanctuarisation de la laïcité, qui reste la meilleure garantie pour tous.



Pourquoi être si dur envers la gauche progressiste ?

Pour plusieurs raisons. D’abord, la gauche progressiste a trahi et sacrifié ses semblables dans les pays musulmans, seuls capables de réformer l’islam et de de sortir leurs sociétés de l’obscurantisme vers la modernité. Ensuite, elle mise sur un mauvais cheval en caressant l’islam politique dans le sens du poil pour des raisons électoralistes et multiplient les concessions au nom du « vivre ensemble », alors que l’islam politique rejette le vivre ensemble et revendique son hostilité à l’idéologie gauchiste. Enfin, dans le même esprit, la gauche progressiste bafoue la laïcité au nom de la paix sociale. Ce faisant, elle favorise l’accélération de l’islamisation.



Vous fustigez les religions. Mais n’êtes-vous pas vous même un laïc extrémiste ?

Contrairement aux religieux extrémistes, qui font du prosélytisme, je réfute le terme de laïc extrémiste. Je ne milite pas pour convaincre les musulmans, ou les disciples de toutes les autres religions, de quitter leur foi. Je milite juste pour faire respecter la laïcité et instaurer un « vivre ensemble » basé sur la raison et l’intérêt commun loin des revendications religieuses qui cachent des projets de domination et d’appropriation de l’espace public. Je ne pense pas être un laïc extrémiste. Quant aux religions, je les respecte dans la mesure où elle respecte mon choix. Le problème c’est que l’islam politique pousse les musulmans vers l’intégrisme et donc vers un refuse de mon athéisme. 



Etes-vous optimiste pour les athées dans les pays musulmans ?


Il y a pas mal de monde, des jeunes comme moi, qui quittent l’islam. Mais il y en a aussi beaucoup plus qui se radicalisent. La bande centrale est en train de disparaître. En Mauritanie, un blogueur athée est condamné à mort. L’ambassadeur de Mauritanie a expliqué devant le Conseil des droits de l’homme l’avoir emprisonné pour « le protéger ». En même temps, la moitié de la population manifeste dans la rue pour demander son exécution.


Quel rôle va jouer Internet ?

Internet rapproche les gens et permet de fédérer. Ceux qui quittent l’islam se sentent isolés. Mais sur le web, ils se découvrent nombreux. C’est pour ça qu’Internet sera la tombe des religions.

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